At first I was afraid…

Je quitte Watson Lake ce mercredi en milieu d’après midi en ayant hérité de mon beauf d’une mission de la plus haute importance à savoir: trouver impérativement un endroit pour regarder la finale de la coupe du monde de foot dimanche! Hormis le fait que cela ne m’intéresse pas, il faut savoir qu’ici il sera 8h du matin, que je tombe sur un village tous les quatre cents kilomètres et que le foot semble être la dernière de leur préoccupation. Mais bon, ayant menacé des pires choses, je me dois d’y parvenir. Affaire à suivre…


Le temps n’est pas des plus beaux mais j’ai un bon vent dans le dos, ça fait plaisir! Je parcourir mes derniers kilomètres dans le Yukon (au final j’y aurai déambulé sur un peu plus de mille kilomètres) puis pénètre en Colombie Britannique.

Et là, qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir alors un énorme panneau prévenant des risques de rencontrer des bisons sur la voie!

Je me dis qu’ils bluffent, croyant qu’il n’en existait plus à l’état sauvage, puis oublie cette information…

À la place de bisons, et en à peine quarante kilomètres -alors que jusqu’ici j’en avais croisé onze (oui oui, je tiens des comptes!)- je n’arrête pas de croiser des ours: à droite, à gauche, seul ou en duo. En tout, dix en à peine deux heures! Au début, c’est fascinant à observer. Mais au bout d’un moment s’insinue en moi une légère crainte qui se mue assez vite en peur: où vais-je bien pouvoir dormir s’il y en a partout comme ça par ici??? Ce qui me pousse à rouler et rouler encore jusqu’à tomber sur une station service absolument miteuse qui m’informe que non, vraiment, il n’y a pas de motel avant cent bons kilomètres… A ce moment là, je n’en mène pas large, j’avoue!

Je roule encore pour laisser un maximum de distance entre eux et moi et, soudain, tombe quasi nez à nez avec une grosse masse marron au bord de la route: un bison!! Puis deux, puis trois!

Ils sont tout tranquilles et très impressionnants! On ne m’avait donc pas menti…

[Quelqu’un sait-il si je dois m’en méfier ou non? Merci de votre aide!]

Ce n’est pas le tout mais la faim commence à se faire sentir ainsi que la fatigue et le petit coup de mou de fin de journée. Je n’ai plus vu d’ours depuis quelques temps et je dois bien dormir quelque part! N’écoutant que mon courage(…), je finis par tomber sur un lac au bord duquel je m’installe, en espérant que l’ours aura l’élégance de rester dans son coin…

Chose étrange et tout à fait irrationnelle, une fois dans la petite bulle que constitue ma tente, j’ai la conviction d’être à l’abris et qu’il ne m’arrivera rien, qu’il ne peut ni me voir et ni m’importuner… assez naïf le chum!

En même temps, je suis paré, je l’attends!!

Voilà qui rassure sur mon état psychique non?

Toujours est-il que je m’endors sans demander mon reste (tu as décidément raison maman) et passe une très bonne nuit!


Après un solide petit déjeuner, je reprends la route. Une certaine monotonie s’installe avec les collines (vivement les Montagnes Rocheuses!), les innombrables cours d’eau et les immenses forêts. Monotone mais toujours aussi beau! Ce qui est cool pour la journée c’est que l’on est plutôt sur la pente descendante. Je suis ainsi passé de plus de mille mètres d’altitude l’avant veille à un petit quatre cents ce jour. (Sympa pour rouler mais qui dit descente dit monter à un moment…)

J’en profite donc pour accumuler les kilomètres d’autant que je prends beaucoup de plaisir à pédaler.

Coup de chance, je tombe sur un mini routier (quatre tables de quatre…) sur l’heure de déjeuner. Il ne paie pas de mine mais attention le brownie: un véritable régal, je n’en ai jamais mangé de si bon!! Inéluctablement, je fais des provisions…

De retour sur mon vélo, je tombe sur un énorme troupeau de bisons qui broutent d’un côté de la route et décide de franchir cette dernière d’un coup d’un seul, sans crier gare et ce au pas de course!

Pris dans ma contemplation, je n’ai pas eu le temps de régler mon appareil photo… bilan, quasiment toute floue, nul… mais quel spectacle en attendant! Heureusement que je m’étais stationné un peu en retrait!

En fin de journée, je tombe sur un endroit magnifique. Une mini plage au bord d’une large rivière (Liard River). Je décide d’y dresser mon campement.

[A ce propos, je profite de ce campement pour commencer une petite rubrique sur ma vie au quotidien dans ces contrées Nord Américaines. Vous pourrez les retrouver dans l’onglet « Le voyage à vélo».]

Endroit parfait pour cela d’une part par la beauté du paysage mais également par l’absence complète de moustique, le pied!! J’en profite pour me laver dans la rivière et, croyez moi, ce n’est pas du luxe après tous ces kilomètres à pédaler!!

One Reply to “At first I was afraid…”

  1. Salut Coco, je viens de découvrir ton blog et c’est un régal de te lire et suivre tes aventures. Très belles photo, magnifique périple. Keep the faith!

Laisser un commentaire