Une pause s’impose

C’est par le bruit des gouttes sur la toile que je me réveille sur ma petite plage. La flemme de bouger dans ces conditions… Après une petite lecture, je m’y résous tout de même car les conditions n’ont pas l’air de vouloir s’arranger.

Comme tous les matins, avant de sortir, je m’habille, range mon duvet et roule mon matelas. C’est à ce moment précis que j’entends une lourde respiration et des râles profonds. Tout prêt de ma tente! C’est peu dire que l’angoisse m’étreint… je m’immobilise et -pour la première fois- dégoupille mon spray anti-ours.

Je patiente ainsi une vingtaine de minutes. Le bruit s’éloigne puis s’y ajoute de gros craquements de branches. Masqué par le son de la pluie, je tente une petite ouverture de tente pour glisser un œil et voir ce qu’il en est. A droite, rien. A gauche, surprise et soulagement, un gros bison broutant à la lisière de la forêt! Son gros œil halluciné me regarde. Je l’insulte comme il se doit mais le remercie aussi grandement de ne pas être un ours!!! Plus de peur que de mal!

En démontant ma tente, je verrai la trace de ses sabots à moins d’un mètre de ma tente, impressionnant! J’aurai bien aimé voir ça du dehors…


La pluie ne cesse pas. Je range tout mon bazar (bien trempé), prends mon petit déjeuner et lève le camps.

Il fait froid, les collines sont masquées par le brouillard et la pluie tombe sans interruption. Ajoutez à cela que ça ne fait que grimper (et oui, il fallait bien que ça arrive…) et vous comprendrez aisément que je suis sacrément à la peine! Je n’avance à rien et n’ai pas envie de rouler aujourd’hui, chaque coup de pédale est un effort. Cinquante cinq kilomètres en plus de trois heures et demi: la lutte.

Arrive 14h et là, miracle, un joli lodge tout en bois me tend les bras! Le premier établissement de ce genre croisé sur la route depuis je ne sais combien de temps!! C’est un signe, je ne le laisse pas passer et m’y arrête pour l’après-midi et la nuit.

La douche chaude fait un bien fou, je m’y éternise. Je mets toutes mes affaires à sécher dans ma chambre (qui prend des allures de dépotoir), fais une lessive puis me pose, tranquille, dans le lit. L’extase!

La soirée et la nuit se passent tranquillement et me font le plus grand bien. Je suis maintenant d’attaque et motivé, prêt à en découdre de nouveau, direction le sud!

A bientôt.

2 Replies to “Une pause s’impose”

  1. Est ce qu’on ton spray anti-ours est toujours utilisable après degoupillage ?

    1. Oui, tant qu’il reste du produit dedans, tu peux remettre la sécurité!

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