C’est donc avec des images splendides en tête mais sans aucun regret que je m’empresse de quitter Page et le territoire Navajo.
Direction plein ouest avec en ligne de mire la rive nord du Grand Canyon NP. (Je développerai plus loin pourquoi j’ai opté pour celle-ci plutôt que pour la rive sud, la plus populaire). En ligne de mire ne signifie toutefois pas un trajet direct ou monotone. Bien au contraire! La route empruntée s’est avérée être ni rectiligne, ni plate.
Pour commencer, cinq cents mètres de montée sur les trente premiers kilomètres (pour arriver à 1 850m) avant de franchir une faille impressionnante creusée dans la roche
et de dévaler la falaise tout en faisant un premier « demi-tour » pour rejoindre la Colorado River à 1 075m d’altitude avec en toile de fond les (autres) falaises rouges de Vermillion Cliffs: le paysage est absolument magnifique!
Après la pause déj’, deuxième « demi-tour » et c’est une autre paire de manches qui m’attend puisque l’objectif fixé culmine à près de 2 700m. Autant vous dire que ça va grimper dur!
C’est d’abord un long faux plat sur prêt de quarante cinq kilomètres que je parcours avant d’entrer dans le vif et « d’enchaîner » les lacets… en première vitesse!
En même temps que je grimpe, le paysage change du tout au tout. Fini l’aridité et le côté minéral, c’est le grand retour de la forêt! Ça change et c’est bien agréable de retrouver ces paysages.
Se faisant tard et, commençant à être fatigué, je décide de me poser et de trouver un endroit pour dormir.
Moi qui fuyais un peu l’abris des arbres dans le Nord pour profiter d’une vue plus dégagée, je suis tout heureux de pouvoir planter ma tente à l’abris des grands pins!
Concomitamment à l’évolution du paysage et de la végétation avec l’altitude, la température baisse considérablement! Ainsi, au petit matin, le thermomètre (que j’ai installé sur mon cadre) m’indique 7 degrés! C’est sans doute un peu étrange mais ça fait un bien fou d’avoir un peu froid!! Et ça facilite grandement la longue ascension finale.
La route, en plus d’être belle, est calme et paisible. Il y a peu de monde, ça aussi ça fait plaisir!
Cela fait parti (calme, température et végétation) des arguments glanés à droite à gauche qui m’ont poussé à choisir ce versant du Grand Canyon.
Si j’espérais ces températures plus clémentes, je fus cependant bien surpris par ses variations soudaines. Le temps étant à l’orage,
j’ai eu droit à de belles averses de grêles (merci casque et visière!!)
avec des chutes de températures impressionnantes: 3 degrés sous grain avant de remonter dans l’heure à 24! Comme dirait certaine, c’est un coup à attraper un rhume!
Toujours est-il que mon séjour dans le parc et plus largement dans la forêt environnante (les deux étant situés sur le plateau de Kaibab qui a été « transpercé » au cours des millénaires passés par le Colorado, ce qui a donné le Grand Canyon) a été un enchantement!
Le canyon est magnifique et très impressionnant! (Même si les photos ne lui rendent pas forcément justice au regard de son immensité… (Je suis d’accord avec toi Marine, vue du ciel ça doit être dingue!)),
le campement absolument charmant (l’emplacement réservé pour les vélos a la meilleure vue!)
et presque intimiste et, pour ne rien gâcher, un joli lodge/restaurant à la bonne idée de faire un menu « all you can eat » le midi: autant vous dire que j’ai fait un peu plus que manger ce que j’ai pu… j’étais presque dans le même état qu’après une bonne raclette, pour vous dire!
Après deux jours et deux nuits dans le parc, je le quitte avec -c’est rare- une pointe de regret et presque de nostalgie: c’était un véritable havre de paix, comme une oasis au milieu du désert.
Je ne roule que quatre vingt kilomètres avant de céder encore une fois aux charmes du plateau et de la forêt de Kaibab…
A bientôt!
« Echappées belles » n’est rien à côté des magnifiques photos que tu nous envoies, un vrai régal !
Bisous, Mamie
Que de belles images! Merci Nicolas de nous faire voyager avec toi.
Il y a ici cinq lecteurs assidus de ton blog passionnant ;o)