Le Nevada. Là où j’ai appris ce que « avoir chaud » signifie…

En quittant le Zion NP, je me dirige vers le Sud-Ouest et continue à me rapprocher du niveau de la mer jusqu’à franchir, pour la première fois depuis fort longtemps, l’altitude des mille mètres (Las Vegas: 620m).


Je rejoins assez rapidement (n’ayant pas vraiment d’alternative dans ce désert) l’Interstate 15, axe routier important qui me fera quitter l’Utah pour saluer une dernière fois l’Arizona avant de rejoindre le Nevada.

En aparté: Ce n’est pas l’idéal comme voie de communication (pour le côté bucolique et tranquille, on repassera!) mais c’est assez sûr. La bande d’arrêt d’urgence étant bien large et les conducteurs respectueux. Le seul soucis, ce sont les innombrables éclats de pneus et leur armature métallique qui la jonchent et sont autant de menaces pour les miens. Cela m’impose vigilance et zigzags pour les éviter!

L’objectif est de rejoindre Las Vegas, distant de deux cents soixante cinq kilomètres (sans les détours…) de Zion.

La route longe sur une très grande partie la Virgin River, rivière qui prenait sa source dans le parc sus-cité.

Je fractionne la route en deux étapes, ayant repéré un petit campement sur la carte et espérant vivement y trouver un peu d’ombre et d’eau!!

Car, comme vous pouvez l’observer, le climat est très aride de par les températures élevées et l’atmosphère très sèche. Ainsi, en arrivant au campement en début d’après midi, mon thermomètre m’indique quarante et un degrés à l’ombre… éprouvant.

Heureusement , une sorte de tonnelle me permet de m’abriter et la rivière en contrebas me tend les bras pour me rafraîchir et me laver!

La nuit, les températures baissent un peu mais ne descendent pas sous les vingt-cinq… J’expérimente donc la tente « toute-ouverte » et la nuit sans duvet, juste en caleçon! Résultat: une très bonne nuit au son des grillons!

Je repars le lendemain de bonne heure pour profiter de la « fraîcheur » matinale, mais les températures grimpent vite. Au plus fort de la journée, je subirai un quarante-trois…

J’ai dans ces conditions découvert ce qu’était vraiment le vélo dans le désert (ce pour quoi je n’étais pas trop parti initialement!) et suis arrivé à une certaine définition -certes restrictive et peu gracieuse- d’avoir chaud: c’est quand les yeux sont tout sec alors que les paupières suent. Très étrange comme sensation! Sensation renforcée par le vent chaud qui s’est mis à souffler fort sur les quarante derniers kilomètres, histoire de faciliter la tâche…


J’ai tout de même fini par arriver en fin d’après dans la cité du vice, à savoir: Las Vegas!

C’est une ville très étrange et assez déstabilisante je trouve. Sur les, disons, quinze premiers kilomètres, je ne parcours qu’une vaste banlieue assez miteuse, glauque et sale avec énormément de mendiants sur les trottoirs. C’est sans crier gare que la profusion de richesse éclate et en met plein les yeux. La ville comme on la voit dans les films avec ces grands hôtels casinos et ses paillettes ne s’étend que sur une rue, le Las Vegas Boulevard (ou Strip pour les intimes).

Et alors à ce moment là, c’est le monde de Mickey!!

Désolé, la photo est un peu facile

Au milieu des grands hôtels, et en à peine cinq kilomètres,

Vous pouvez passez de Paris,

A New-York,

Ou Venise!

Le tout étant kitch à souhait!

De plus, les gens semblent n’y avoir aucune limite tant dans l’habillement (je vous épargne les photos de personnes, hommes comme femmes, à moitié nus sur les trottoirs à mon arrivée à l’hôtel, à 17h…) que les pratiques…


Petite parenthèse écolo-consciente:

Autre chose beaucoup plus déstabilisante -et surtout révoltante- ici, c’est cette gestion absolument surréaliste et dénuée de tout bon sens de l’eau… il y en a partout et elle coule à foison alors que l’on est en plein milieu du désert et qu’il fait une chaleur du diable.

A l’image de cette fontaine du Bellagio et de son spectacle nocturne (il est vrai magnifique) ou de ces golfs bien verts…

Cette ville improbable est totalement déconnectée des réalités et est je trouve un bon reflet -en exacerbé- des excès américains… Jusqu’à quand cela peut durer? Là est la question. Je dois reconnaître qu’un fort sentiment de malaise m’a habité durant mon séjour ici…

Pas forcément atténué par ça:


Enfin bref, je ne vais pas vous embêter avec ces réflexions! Je suis tout de même content d’avoir pu voir cet endroit et ce repos de deux jours dans un chouette hôtel avec un buffet petit déj’ de dingue m’a fait grand bien! Il est maintenant temps de continuer…

Laisser un commentaire