Quelques histoires de transit…

Au regard des différents articles, des avis glanés à droite et à gauche et des recommandations du ministère des affaires étrangères (Tijuana: formellement déconseillée…), je me faisais toute une montagne du passage de douane à Tijuana. Il n’en fut rien. Le poste de douane, gigantesque et labyrinthique, est séparé en engins motorisés et piétons (étrangement, les cyclistes sont interdits de passage aux deux…). J’opte pour le passage piéton, tout neuf et très fonctionnel, on m’y accepte. Une fois le « visa touristique » et les formalités réglées, nous voilà, ma randonneuse et moi, en Basse Californie, au Mexique.


Je dois maintenant traverser la tentaculaire ville de Tijuana. Autant vous dire que je ne m’y attarde pas et file dare-dare vers le Sud de la péninsule via la route Mexico 1 (ou Carretera Transpeninsular).

C’est plus ou moins la seule route « pédalable », les autres étant de sable et/ou de gravier…

Le début de la route n’est vraiment pas folichonne et ne présente guère d’intérêt selon moi si ce n’est de plus ou moins longer la côte et d’offrir quelques belles vue pour les campements et les couchers de soleil.

Les soixante-dix premiers kilomètres sont un enchainement de stations balnéaires assez miteuses pour Américains (sensation sans doute accentuée par le fait que c’est la saison morte…). Je fais ensuite un léger crochet dans les terres au milieu des vignes (c’est une découverte, j’ignorais la tradition viticole du pays) et des cultures. Retour ensuite sur le littoral qui s’avère être très, très monotone. C’est très sale (moult détritus sur les bas cotés), très sec, il y a très peu de végétation et, pour ne rien arranger, le trafic matinal est assez dense avec de nombreux camions (très respectueux) et mini-bus (eux ce n’est pas dit qu’ils aient tous le permis…).

Je ne suis pas au bout de mes peines: la route qui était une belle deux fois deux voies au début s’est ensuite réduite à une deux voies (mais toujours avec une large bande roulante sur le côté) pour se finir en route assez étroite et dangereuse sans accotement « roulable »… Dans ses conditions, mon petit rétroviseur va être un indispensable allié!

L’insécurité régionale n’étant visiblement pas un mythe (nombreuses patrouilles militaires sur-armées, et policières, check -point réguliers, campings et hôtels gardés et barricadés,…), il m’est vivement recommandé (notamment par les militaires) de ne camper, en Basse Californie du Nord, que sur des terrains gardés, ou d’aller à l’hôtel! Étant d’une nature assez têtue et étant partie dans un mode « bivouac », j’opte dans un premier temps tout de même pour le camping! Malheureusement les emplacements dédiés sont aussi sales (jonchés d’éclats de verre) que les routes… Je crois donc qu’il sera plus sage de me rabattre pour les petits hôtels jusqu’à la partie Sud.

En résumé, Baja California del Norte jouera simplement le rôle de transit entre les USA et la BJ del Sud qui s’annonce beaucoup plus belle et intéressant que la Norte (j’espère car là je suis déçu, j’avoue…). Objectif: tracer fissa vers le Sud!


C’était sans compter sur ma dernière histoire de transit… vous me voyez venir? Et oui, les risques alimentaires ne sont pas une légende et ce qui devait arriver arriva…

[à partir de là je risque de ne pas être très classe. Pour ceux que je ne voudrais pas choquer, vous pouvez cesser la lecture ici!]

Jusqu’ici (soit depuis trois mois), je n’avais souffert d’aucun aléa de santé et mon corps répondait parfaitement aux sollicitations du cyclotourisme (un plan sans accroc en somme!). En l’occurrence, je crois bien que mon transit n’avait même jamais été si bon: un vrai métronome (je vous passe les détails…)!

J’admets volontiers que je me suis sans nul doute emballé légèrement et n’ai pas appliqué les précautions d’usage dans ce genre de pays, habitué que j’étais après Canada et USA à manger de tout et n’importe où.

Ainsi, un midi, ne pouvant résister et adorant cela, je me suis commandé un ceviche dans un petit resto de bord de route. Grosse erreur le poisson mariné et les légumes crus! La sanction fut quasi immédiate (dans l’heure): intoxication alimentaire carabinée! Gros mal de tête, douleurs et courbatures articulaires prononcées, fièvres, frissons, spasmes et douleurs intestinales puis au fur et à mesure, selles totalement liquides! La tuile!

Pas trente-six solutions dans ces cas là: repos (heureusement j’ai trouvé un petit hôtel pour m’accueillir!), conciliabule familial pour le traitement (merci mesdames),

La trousse de secours n’aura pas fait le déplacement pour rien au moins!

diète vingt-quatre heures puis riz blanc et hydratation intensive.

Force est de constater que je suis bien mal en point… je somnole toute la journée. Vraiment, mauvais début cette Basse Californie…

Mais c’est comme tout, ça finit par passer et il me semble que je vais pouvoir repartir demain pour le sud, affaire à suivre!

2 Replies to “Quelques histoires de transit…”

  1. Mon pauvre coco, les énormes burgers et frites que tu dégustes depuis plusieurs semaines étaient une valeur plus sûre ! du poisson cru ! François te dirait que tu es inconscient !

  2. Aaaaah la fille de gastro que je suis était déçue par le début de ton article 🤪
    Toujours avoir de l Arestal dans sa trousse de secours 😇
    Bisous Nico

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