Après trois nuits et deux jours complets de repos et de régime post-intoxication alimentaire, il était temps de tenter de reprendre la route.
Je dis bien « tenter » car si, de bon matin, fièvre, maux de tête et courbatures étaient de l’histoire ancienne, je ne pouvais pas être aussi catégorique sur le côté « digestif » du problème.
De plus, je me sentais un peu faible physiquement, sans grande énergie ni force.
Ainsi, au regard du profil de l’étape du jour (montées au programme!), je n’étais pas d’un optimisme débordant et enfourchais ma monture (toujours vaillante, elle) avec une certaine appréhension…
Cela s’est assez vite avéré justifié puisqu’à peine avais-je parcouru vingt kilomètres que je sentis mon corps défaillir .
Pris de vertiges et de spasmes intestinaux, il me fallut stopper prestement mon équipage pour courir derrière un fourré (je vous épargne les détails) puis ensuite m’asseoir pour m’alimenter en barres énergétiques. Le coup du fourré m’est tombé dessus deux fois (vraiment idéal à vélo…), les vertiges à quatre reprises sur les quarante premiers kilomètres.
Pour être honnête, à ce moment là, je ne voyais pas bien comment je pouvais espérer arriver au bout et ne voyais pas non plus trop de solution, étant au milieu de nulle part…
Mais, sans crier gare, d’un seul coup d’un seul, (et sans coup férir je pourrais rajouter mais peut être serait-ce trop?) plus rien, retour à la normale. Très bizarre mais surtout très cool!! Toujours un peu faiblard et moins performant qu’à l’accoutumée mais en état de rouler la journée.
En plus d’un retour physique à la normale, paysages et circulations se sont grandement améliorées (pas la propreté des bas côtés en revanche: une vraie décharge!).
En effet, il n’y a eu ce jour de reprise que très peu de trafic (j’étais tranquille pour rouler, ça fait plaisir) et le décor est devenu très sympa avec l’apparition de cactus géants et de jolies collines.
Ceci, allié à ma santé retrouvée, a inévitablement engendré un retour du moral!
Une dernière chose est survenue en cette bonne journée qui m’a permis d’espérer une belle fin de voyage en Baja California.
Alors que je m’étais résolu à finir ce périple en abandonnant les bivouacs sauvages pour me rabattre sur les hôtels (ce qui me décevait), m’est soudain apparu, une dizaine de kilomètres avant la cible visée, un endroit rêvé pour camper que je ne pouvais laisser passer.
Tout était réuni:
-un décor de rêve au milieu des cactus et d’énormes blocs de granit,
-accessible à vélo,
-distant de la route mais pas trop,
dans l’axe du soleil pour ne pas être trop visible en y allant et
-abriter des regards indiscrets (et des éventuels bandidos!) par les sus-nommés blocs de granite.
J’y ai donc installé mon campement et à ce moment là, quel bonheur! Je me répète sans doute car je crois bien avoir déjà évoqué le sujet dans un article précédent mais installer mon bivouac au milieu de la nature, tout seul, dans un cadre magnifique puis me poser après une journée d’efforts et sans doute le moment préféré de mes journées lors de ce trip.
Le soleil se couche tôt dans ces contrées
mais j’ai de la chance, c’est la pleine lune et son éclairage sur les cactus est magnifique. Il n’y a absolument aucun bruit, pas un souffle, c’est parfait…
Ainsi, oubliés les soucis de santé et le moral en berne, me voilà reparti comme en 40!
Le lendemain, la route est toujours aussi belle, ça grimpe toujours
mais il fait beaucoup plus chaud (trente-sept!) et surtout le vent souffle fort dans le nez! Résultat je suis à la peine, n’avance pas bien vite et abats peu de kilomètres dans la journée…
J’ai toutefois la chance de trouver un beau petit arbuste pour me mettre à l’abris des assauts du midi et déjeuner
Et le soir un nouvel endroit isolé et charmant pour camper!
Ça ne pouvait pas faire que monter (deux jours à suivre a tendance dominante ascendante), à un moment il fallait bien que je bénéficie d’une bonne journée de descente, c’est la troisième après mon retour sur la selle.
La route se divise clairement en deux. La première partie, je descends à travers les mêmes beaux paysages de cactus et de collines. C’est toujours aussi agréable!
Pour information, cette région que j’ai parcouru ces trois jours se nomme « la Valle de los Cirios, c’est une zone protégée j’ai l’impression. C’est pour le moins désert (pas de village, quelques bicoques et de rares hameaux). Ca vaut le coup d’œil!
En revanche, en me rapprochant du Pacifique et de la ligne de démarcation entre la Basse Californie du Nord et celle du Sud (incarnée par le vingt-huitième parallèle), la route devient toute droite et toute plate et les paysages désertiques et mornes…
Demain, je change de région, et vais me diriger vers la mer de Cortes (à l’est) en espérant que cela soit beau!
¡Hasta luego!
You’re the best 💪🏻👍🏻
Tu es impressionnant Nico !!! Bravooooo
Respect….
Hello,superbes photos,
Belle route à toi
Fred